Sylvie Fleury

Villa Magica

« La Villa Magica, dans laquelle elle vit depuis 1991, appartenait jadis au Professeur Magicus, puis à sa fille Magiquette. Adolph Blind, de son vrai nom, prestidigitateur et inventeur de nombreux tours de magie au tournant du XXe siècle, disait de la prestidigitation : « Elle est l’art de s’amuser en amusant les autres. » Une devise que Sylvie Fleury prend volontiers à son compte. » (Sophie Balbo, L’Hebdo, 2005)

En 1900, Adolphe Blind, commerçant genevois qui fit fortune en installant des becs de gaz dans sa ville natale, se retire des affaires pour se consacrer à temps complet à son loisir favori, la prestidigitation.

Connu dans le monde sous le pseudonyme de Professeur Magicus, Adolphe Blind a perfectionné et inventé près de 5000 tours soigneusement répertoriés. Polyglotte, il correspondait avec de nombreux magiciens, dont le fameux Harry Houdini (USA).

Le 25 août 1925, à l’âge de 60 ans, Adolphe Blind meurt subitement en présentant le tour du sac à l’oeuf. Les deux groupes de magiciens qui se réunissaient alors à Genève décidèrent d’unir leurs efforts afin de perpétuer la tradition et ainsi d’honorer la mémoire du Professeur Magicus. Le Club des Magiciens de Genève, première société magique de Suisse, était né.

Le CMG, présidé par Stanislas, regroupe une cinquantaine de membres qui se réunissent le premier et le troisième jeudi de chaque mois. Deux fois organisateur du Congrès suisse, ce club met sur pied régulièrement des soirées magiques

Source : Club des magiciens de Lausanne

Records

Après avoir ouvert la galerie c/o à Genève avec Mac Tarruc et Michel Rochat dans les années 80, Sylvie Fleury a travaillé avec John Armleder, artiste genevois de renommée internationale qui a le plus influencé son travail. Ensemble et avec l’aide de Stéphane, le fils de John, ils ont créé le label Villa Magica Records (VMR) en 2003, consacré essentiellement à l’édition d’albums de musique de Noël, sorte de mimétisme amusé de l’industrie du disque.

« On a commencé par sortir des disques de Noël, sans plan précis, car mon père et Sylvie Fleury adoraient cette musique », lâchait Stéphane Armleder, cofondateur du label Villa Magica et fils du plasticien John M Armleder, quelques heures avant traditionnelle la Christmas Party organisée chaque année à Genève depuis maintenant quatre ans. Le presque trentenaire avait de quoi se faire des cheveux blancs. « Même si mon père a conçu le décor de la soirée, c’est à nous d’installer les 35 boules à facettes qu’il a prévu de suspendre au plafond de l’Usine ! » Autant de boules de Noël géantes sous lesquelles, plus tard, danseront des noctambules attendus en nombre.

L’affiche concoctée n’allait pas les décevoir, mélange de hip-hop et d’électro délivré par les gloires locales du genre : Kid Rolex, DJ Raze et John B Rambo (le fiston Armleder en personne), flanqués de leurs parrains parisiens, rappeurs maniérés échappés de TTC, ainsi que le duo électro DJ Justice. Sans oublier Matt Foley, DJ exilé à Miami qui offrait à Villa Magica sa première galette, il y a quatre ans. D’ailleurs, vendredi, la joyeuse bande remet ça1.

Le label est né à Tokyo, et les diverses identités sous lesquelles officie Stéphane Armleder – The Genevan Heathen, John B Rambo – ont mûri à Boston. Aujourd’hui, père et fils sont basés à Genève. « J’ai toujours beaucoup voyagé. Mon père aussi : c’est lui qui m’a ramené des Etats-Unis mes premières cassettes de rap. » (Le Courrier 11 janvier 2007)

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