John M Armleder

Villa Magica Records

Plus d’une trentaine de titres ont été édités sous le label Villa Magica Records, fondé en 2003 par John M Armleder, Sylvie Fleury et Stéphane Armleder (le fils de John). Ce sont pour la plupart des « musiques de Noël » qui vont de paire avec les Christmas Party que le trio organise chaque année à Genève.

« On a commencé par sortir des disques de Noël, sans plan précis, car mon père et Sylvie Fleury adoraient cette musique. » (Stéphane Armleder)

Le goût de John pour les chansons de Noël doit être rapproché de celui pour la musique de Spike Jones ou pour les guitares hawaïenne (comme on pouvait en entendre dans la grande installation Too much is not enough, au Mamco, en 2006).

Villa Magica

Le label Villa Magica Records tire son nom de la maison qui est devenue le domicile de John M Armleder et Sylvie Fleury au début des années 1990. (Sylvie Fleury y habite encore). Située 1, rue du Moléson, à Genève, c’est l’ancienne maison d’Adolphe Blind, dont sa fille, Élisabeth, hérita. Né en 1862, fils d’épiciers genevois, Blind fit fortune dit-on en installant des becs de gaz et se retira des affaires en 1899, pour se consacrer à temps complet à la prestidigitation. Connu dans le monde sous le pseudonyme de Professeur Magicus, il a perfectionné et inventé près de 4924 tours soigneusement répertoriés. Dans les sous-sols de sa villa, il mit au point et construisit en outre de nombreux appareils ou automates de prestidigitation. Polyglotte, il correspondit avec de nombreux magiciens, dont le fameux Harry Houdini (qui visita sa maison). Le 25 août 1925, à l’âge de 60 ans, Adolphe Blind mourut en présentant le tour du sac à l’œuf devant des enfants. Les magiciens locaux fondèrent alors le Club des Magiciens de Genève, première en date des sociétés magiques de Suisse. Mme Blind (veuve du Professeur Magicus), ainsi que sa fille Élisabeth, alias Magiquette, firent partie des fondateurs du club.

Son importante collection de mécanismes et de littérature de prestidigitation (plus de 1700 titres), exposée au congrès de magie de Lausanne en 1991, a été dispersée à Paris, New York et Berlin entre 2004 et 2009.

« La prestidigitation est l’art de s’amuser en amusant les autres, disait Blind. » (Rapporté par Alfred Chapuis.) Avec les baguettes et les chapeaux pointus, on n’est pas loin de l’esthétique des cotillons et des boules de Noël, chère à John M Armleder.

Ecart publications

La vignette du label Villa Magica Records fait pendant symétriquement à celle de Ecart publications. Si la première schématise la façade de la villa de la rue du Moléson, la seconde est davantage dans le style des vieux culs-de-lampe d’éditeurs ou des tampons d’écoliers, cher à Fluxus, mais aussi au Collège de ‘Pataphysique.

On ne refera pas ici l’histoire du groupe et de la galerie Ecart (6, rue Plantamour), un label que John perpétue avec son stand annuel à Art Basel et les éditions du même nom. La Double Sphinx Série, qui remonte à 1973, emprunte son imagerie à une annonce de voyance dans un magazine, annonce qui, elle-même, avait ajouté quelques étoiles à une iconographie d’origine égyptienne. (Le voyage du mort, ou voyage des portes cachées, commençait au Sphinx et, à partir de là, deux routes s’ouvraient vers le monde souterrain ; pilote de la barge céleste, il prenait souvent une figure double…)

La Double Sphinx série comportait à l’origine de petits livres d’artistes (Lucchini, Armleder, Minkoff, Olesen, Nanucci, Garcia, etc.) tirés à 250 exemplaires. La vignette n’a pas changé. Elle était à l’origine réalisée en offset ou en sérigraphie par l’imprimerie Ecart installée dans les caves de l’hôtel Richemond.

La gémellité des deux vignettes se renforce de la proximité thématique entre la magie et la voyance, les petites étoiles allant aussi bien avec la baguette du magicien.

L’adresse

John M Armleder n’habite plus la Villa Magica.

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